Les troubles anxieux : symptômes, diagnostics, causes, traitements.

Dans cet article, je vous résume l’essentiel à connaître. Le sujet est tellement vaste, que je vous conseille la lecture du livre sur les troubles anxieux pour vous accompagner. Il développe toutes les explications et les solutions efficaces contre les pathologies anxieuses. Être guidé par un ouvrage spécialisé est une aide précieuse.

LES PATHOLOGIES ANXIEUSES

Qu’est-ce qu’une attaque de panique ?

Les attaques de paniques sont des crises d’angoisse qui s’intensifient en quelques minutes donnant lieu à des symptômes aux multiples manifestations :

• Palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque.
• Transpiration.
• Tremblements ou secousses musculaires.
• Sensation de « souffle coupé » ou impression d’étouffement.
• Sensation d’étranglement.
• Douleur ou gêne dans la poitrine.
• Nausée ou gêne abdominale.
• Sensation de vertige, d’instabilité, de tête légère ou d’être sur le point de s’évanouir.
• Frissons ou bouffées de chaleur.
• Paresthésies (sensations d’engourdissement ou de picotements).
• Déréalisation (sentiment d’irréalité) ou dépersonnalisation (impression d’être détaché de soi).
• Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir fou.
• Peur de mourir.

Faire une attaque de panique dans sa vie est courant, par contre,  c’est leur répétition qui pose problème, affectant la qualité de vie et le bien-être psychologique. 

Il est important de noter que, bien que ces symptômes soient très réels et souvent terrifiants pour la personne qui les ressent, une attaque de panique n’est pas dangereuse en elle-même. Cependant, les personnes qui ont subi des attaques de panique peuvent vivre dans la crainte d’en avoir une autre, ce qui peut conduire à des comportements d’évitement et, dans certains cas, à l’agoraphobie. La personne tremble à l’idée d’avoir peur : avoir peur de la peur.

Pour aller plus loin, reportez-vous aux critères diagnostiques d’une attaque de panique selon le DSM-5.

Qu’est-ce qu’un trouble panique ?

Le trouble panique est un trouble anxieux qui se caractérise par des attaques de panique à répétition. Pour porter ce diagnostic, on considère que vous devez souffrir d’une attaque de panique par semaine, depuis au moins un mois.

Les attaques de paniques sont des crises d’angoisse qui s’intensifient en quelques minutes, donnant lieu à des symptômes aux multiples manifestations : accélération du cœur, transpiration, tremblements, souffle coupé, jambes qui s’engourdissent, etc. Faire une attaque de panique dans sa vie est courant, par contre,  c’est leur répétition qui pose problème, affectant la qualité de vie et le bien-être psychologique. Il s’agit du trouble panique. 

Les personnes sont tentées d’éviter certaines situations ou endroits par peur de déclencher une autre attaque. Cet évitement conduira, dans certains cas, à l’agoraphobie, où la personne évite de nombreuses situations par crainte d’avoir une attaque de panique.

Bien que les attaques de panique puissent être effrayantes, elles ne sont pas physiquement dangereuses en elles-mêmes. Cependant, dans le trouble panique, elles ont un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne, et un traitement professionnel est souvent nécessaire pour gérer et surmonter cette pathologie.

Pour aller plus loin, reportez-vous aux critères diagnostiques du Trouble panique selon le DSM-5

Qu’est-ce que l’agoraphobie ?

L’agoraphobie provient des mots grecs « agora » (qui signifie marché) et « phobos »  (qui signifie peur). Historiquement, cela faisait référence à une peur des places publiques, mais sa définition s’est élargie pour englober une variété de situations qui sont capables de provoquer de l’anxiété.

Les personnes atteintes d’agoraphobie craignent souvent des situations où elles pourraient déclencher une crise de panique, ou ressentir des symptômes embarrassants et ne pas pouvoir échapper rapidement à la situation. Certains peuvent craindre d’être dans une foule ou de faire la queue, tandis que d’autres auront peur de voyager dans un bus ou un train.

L’évitement de ces situations est un trait clé de l’agoraphobie. Dans les cas extrêmes, une personne peut devenir tellement bouleversée et évitante, qu’elle ne quittera plus sa maison.

Il est important de noter que l’agoraphobie est fréquemment associée au trouble panique, où les individus ont des attaques soudaines et intenses de peur. Cependant, il est possible d’avoir l’agoraphobie sans antécédents de trouble panique.

Pour aller plus loin, reportez-vous aux critères diagnostiques de l’agoraphobie selon le DSM-5.

Qu’est-ce l’anxiété sociale ?

L’anxiété sociale, également connue sous le nom de phobie sociale, est un trouble anxieux caractérisé par une peur intense et persistante des situations sociales où l’individu est exposé à l’observation possible d’autrui. Les personnes souffrant d’anxiété sociale craignent d’être jugées, humiliées, embarrassées ou critiquées par d’autres personnes.

Cette crainte peut être si intense qu’elle interfère significativement avec la vie quotidienne, limitant ou entravant les interactions sociales, les performances professionnelles ou scolaires, et d’autres activités courantes. Les situations typiques déclenchant l’anxiété sociale comprennent, entre autres : parler en public, manger ou boire en présence d’autrui, assister à des fêtes ou à d’autres rassemblements sociaux, ou même simplement engager une conversation.

Il est à noter que l’anxiété sociale dépasse la simple timidité. Alors que la timidité peut être un trait de caractère avec lequel certaines personnes vivent confortablement, l’anxiété sociale est un trouble causant une détresse significative et un impact négatif sur la qualité de vie.

Pour aller plus loin, reportez-vous aux critères diagnostiques de l’anxiété sociale selon le DSM-5.

Qu’est-ce qu’une phobie ?

Une phobie est une peur intense et irrationnelle d’un objet, d’une situation ou d’une activité spécifique qui, en réalité, présente peu ou pas de danger réel.

Parmi les exemples les plus courants de phobies spécifiques, nous pouvons citer : 

• La phobie des espaces clos (claustrophobie).
• La phobie des hauteurs (acrophobie).
• La phobie des araignées (arachnophobie).
• La phobie des avions (aviophobie). 
• Ou encore la phobie des serpents (ophiophobie).

Qu’est-ce que l’anxiété généralisée ?

Le trouble anxieux généralisé (TAG) est un trouble psychiatrique caractérisé par une inquiétude chronique, excessive et non spécifique qui est difficile à contrôler. Cette inquiétude persistante affecte de nombreux aspects de la vie d’une personne, y compris des événements quotidiens qui ne seraient peut-être pas stressants pour d’autres.

L’anxiété généralisée se manifeste par une préoccupation excessive sur différents sujets, situations ou activités, accompagnée d’une sensation persistante de tension ou d’appréhension. Cette anxiété est souvent accompagnée de symptômes physiques, tels que des palpitations, des tremblements, une transpiration excessive, une fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires, une difficulté à avaler, des bouffées de chaleur ou des frissons et des troubles du sommeil.

La caractéristique principale du TAG est une inquiétude ou une anxiété qui dure au moins six mois, sur plusieurs événements ou activités. L’individu a du mal à contrôler cette préoccupation qui est plus intense que la situation ne le justifie. L’inquiétude est généralement diffuse, imprécise et flottante, sans objet clair ou précis.

Pour aller plus loin, reportez-vous aux critères diagnostiques de l’anxiété généralisée selon le DSM-5.

Quels sont les diagnostics différentiels et comorbidités ?

Le trouble anxieux généralisé est associé à de nombreuses maladies.

Un épisode dépressif

Une dépression se caractérise par une tristesse profonde ou une perte d’intérêt ou de plaisir dans les activités habituellement appréciées. Il s’ajoute d’autres symptômes comme des troubles du sommeil, des changements d’appétit, de la fatigue, des sentiments de dévalorisation ou de culpabilité excessive, et parfois des idées suicidaires. Cet état persiste tout au long de la journée, 24 heures sur 24, pendant plusieurs semaines ou mois.

Un trouble bipolaire

Les personnes souffrant d’un trouble bipolaire oscillent entre deux pôles d’humeurs opposés : un état dépressif et un état d’exaltation. La phase dépressive se prolonge généralement plusieurs mois et la phase d’excitation (hypomanie ou manie), dure de plusieurs jours à plusieurs mois.

Un trouble de stress post-traumatique

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est une maladie qui peut se développer après qu’une personne a été exposée à un événement traumatisant, souvent caractérisé par une menace de mort, une blessure grave ou une agression sexuelle. Les symptômes du trouble de stress post-traumatique incluent la reviviscence de l’événement (souvenirs et flashbacks récurrents, des cauchemars de l’événement), un évitement des situations rappelant le traumatisme, une humeur négative, une hypervigilance et des symptômes dissociatifs (déréalisation, dépersonnalisation). Ces symptômes peuvent persister pendant des mois, voire des années, interférant considérablement avec la vie quotidienne de la personne.

Un trouble de personnalité borderline

Le trouble de la personnalité borderline, aussi connu sous le nom du trouble de la personnalité émotionnellement labile, est caractérisé par des émotions extrêmement instables, une impulsivité, des relations interpersonnelles chaotiques et une image de soi fluctuante. Les individus atteints de ce trouble éprouvent de grandes difficultés à réguler leurs émotions et à canaliser leur impulsivité, impactant leurs relations personnelles et professionnelles. Généralement, les symptômes s’expriment dès l’adolescence, bien qu’ils puissent parfois apparaître plus tôt dans la vie.

QUELS SONT LES TRAITEMENTS DES TROUBLES ANXIEUX ?

De nombreuses solutions s’offrent à vous.

La psychoéducation

Savoir à quoi s’attendre et comment gérer les symptômes réduisent la fréquence et la gravité des crises. Comment est-ce possible ? En reconnaissant que cette maladie existe, vous évitez de tomber dans le piège des critiques envers vous-même comme « Je suis nul(le) – Je suis une personne faible – Je suis idiot(e) ». Soyez doux avec vous-même, comme le serait un ami qui vous réconforterait

Les médicaments

Plusieurs types de médicaments ont la faculté de traiter l’anxiété : les antidépresseurs et les anxiolytiques.

1. Le traitement antidépresseur

Les antidépresseurs jouent un rôle central dans le traitement du trouble panique. Contrairement à ce que leur nom suggère, ces médicaments ne sont pas réservés uniquement aux personnes souffrant de dépression. Ils sont également être extrêmement efficaces pour traiter le trouble panique et d’autres troubles anxieux.

Points importants à considérer :

– Les antidépresseurs ne fonctionnent pas immédiatement. Il peut s’écouler plusieurs semaines avant de constater une amélioration.

– Un antidépresseurs est très bien toléré. Bien entendu, comme tous les médicaments, les antidépresseurs peuvent avoir des effets secondaires, mais la plupart d’entre eux sont inexistants.

– Il ne faut jamais arrêter brusquement un antidépresseur, car cela peut provoquer des symptômes de sevrage ou la réapparition des symptômes du trouble panique

2. Les traitements anxiolytiques

Si vous souffrez d’angoisses ou d’attaque de panique, les traitements anxiolytiques sont aptes à calmer les sensations corporelles inconfortables du trouble panique, le temps que les antidépresseurs prennent le relais. Par contre, gare au risque de dépendance, voire à l’addiction si vous les gardez plus longtemps que nécessaire !

Réduire le stress et l’anxiété au quotidien

L’hygiène de vie

Éviter la caféine et certains médicaments en vente libre, pratiquer des techniques de relaxation, adopter un sommeil régulier et faire de l’exercice régulièrement, allègent les symptômes du trouble panique.

Les thérapies

Les techniques de respiration profonde, de cohérence cardiaque, d’hypnose, de méditation et d’acupuncture sont intéressantes à pratiquer quotidiennement pour modérer le stress dans votre vie.

Les psychothérapies

Les Thérapies comportementales et cognitives

De nombreux outils existent dans les thérapies comportementales et cognitives (TCC). Les principaux utilisés dans les troubles anxieux sont : la restructuration cognitive, l’exposition aux sensations physiques internes, l’exposition progressive.

– Dans la restructuration cognitive, vous êtes invité à penser différemment.

– Dans l’exposition aux sensations physiques internes, vous serez amené à reproduire volontairement les mêmes sensations que vous ressentez quand vous êtes en crise d’angoisses : vertige, hyperventilation, manquer d’air, sensations musculaires, troubles visuels, etc. Oui, cela ne fait pas rêver, mais sachez que médicalement, c’est payant.

– Pour finir, l’exposition progressive consiste à s’exposer progressivement aux situations anxiogènes. Par exemple, si vous avez peur de vous rendre dans un magasin, il vous sera demandé de réaliser des exercices pour vous confronter, petit à petit, à votre peur. Cela exige un entraînement quotidien.

La thérapie EMDR

Si votre trouble anxieux est secondaire à un traumatisme, la thérapie EMDR est à considérer. La thérapie EMDR est validée médicalement pour le trouble de stress post-traumatique. Mais dans une conception plus large du traumatisme, la thérapie EMDR est largement employée, tout comme les TCC centrés sur le traumatisme.

L’hypnose médicale

L’hypnose médicale est reconnue aujourd’hui pour combattre le stress et l’anxiété, notamment avant une chirurgie, et également, pour lutter contre la douleur chronique. Malheureusement, dans le champ de la psychiatrie, les recherches ne sont pas assez nombreuses pour valider médicalement l’efficacité de l’hypnose. Sachez que la thérapie EMDR reconnue aujourd’hui, intègre les outils d’hypnose, ce qui laisse supposer que l’hypnose est elle-même efficace en psychiatrie.

Groupes de soutien

Si vous souffrez d’un trouble anxieux, rejoindre un groupe de soutien vous permettra de communiquer avec d’autres personnes qui vivent des expériences similaires. Facebook affiche de nombreux groupes.

De nombreuses solutions s’offrent à vous

Ma vision de la prise en charge des troubles anxieux nécessite un traitement par différentes approches psychothérapiques. Elle s’oriente vers un changement profond dans votre manière de ressentir, penser et d’aller de l’avant.